CARTES POSTALES

Qui dit cartes postales dit vacances. J’écris donc ce petit billet depuis une plage au sable encore très chaud où je me dore la pilule en compagnie de Monsieur K, de Jeanne (qui mange des poignées de sable), de nos amis Sam et Lisa, leurs enfants et Paf le chien (non, je rigole, il s’appelle Zef.)

Voilà pour la mise en situation. Vous avez le droit d’être jaloux, mais revenons à notre sujet:

Avec l’avènement de Twitter, Facebook et autres réseaux sociaux, j’ai osé imaginer que la carte postale comptait parmi les vestiges d’une époque certes récente mais bel et bien révolue, un peu comme le minitel ou les cassettes VHS. Grossière erreur.

Hier matin, en flânant sur le bord de mer où s’alignent les boutiques à touristes, les enfants font tourner les présentoirs de cartes et commencent leur collecte:

« Celle-là avec la falaise pour Mamou, la vache avec le chapeau pour tonton Gab, la photo de la plage pour mon copain Maxence… »

Puis LA question de Monsieur K, lui aussi en plein choix:

 » Et toi, Meredith, t’en envoies à qui des cartes postales?

– Ben…. euh, personne!

– T’es sûre, même pas à tes collègues de taf? »

C’est vrai qu’ils sont tous en train de faire clic-clic devant un écran. Je pourrais en profiter pour leur mettre un peu la mort, genre:

« Salut les nazes…Les paysages sont magnifiques, je vous prépare une belle série de fonds d’écran pour mon retour. Des bises. PS: Est ce que quelqu’un pourrait penser à finir mon PC pour la maison Tartempion? »

Deuxième suggestion:

« Et on en envoie une à mon frangin? »

C’est vrai que mon beau-frère que j’adore est en train de se casser le c.. à rénover une vieille maison pour y installer sa petite famille. On pourrait l’encourager avec un petit mot comme:

 » Salut Jules, on visite des sites magnifiques. Et parfois on se croirait chez toi, y a des ruines de partout!

Il n’y a qu’un seul impératif pour Monsieur K en terme de cartes postales : Les grands-mères. Condition sine qua non pour continuer à figurer sur les testaments familliaux. Invariablement, il part sur le texte ultra gnan-gnan, le truc qui me fait détester le concept de la carte postale. Parce qu’on est d’accord, le seul intérêt d’une carte c’est la photo du recto, non? A condition, bien sûr, de mettre de coté les images kitchissimes d’animaux qui se font des bisous et les blondasses bonnasses aux seins nus. Pour le verso, l’adresse et un timbre suffisent largement. Les trois lignes qu’on ose pondre à coté n’ont , en principe, aucun intérêt. Allez savoir pourquoi, il semble que les vacances ne riment pas avec inspiration. Pour ma part, j’ai l’impression de pas avoir évolué en terme de rédaction de cartes depuis le CM1 et les quelques lignes style télégramme que j’adressais à mes parents durant les classes vertes à la ferme:

Papa, Maman,

Ici il fait très beau. Je m’amuse bien. J’ai appris à traire une vache. bisous.

Vous comprenez pourquoi je m’abstiens, maintenant.

Je dois quand même avouer que j’ai pris plaisir à voir les enfants de Sam et Lisa remplir leur cartes postales de dessins et de petits mots d’une écriture encore maladroite. Dans quelques années peut-être, je ferais à nouveau tourner les présentoirs de cartes pour que Jeanne choisisse un beau paysage pour mamie et papy. Qui sait, elle sera peut-être plus inspirée que ses parents?

Pour la carte d’illustration, j’ai pioché une carte sur le site Popcards, qui compile les cartes pop et kitch des années 50,60 et 70 (l’âge d’or de la carte postale, en somme!)

2 réflexions sur “CARTES POSTALES

  1. Tu me fais rire 🙂

    En tout cas moi je connais quelqu’un – hum, mon homme… – qui s’envoie toujours une carte postale à lui-même. Dit comme ça, on pourrait croire que quelque chose ne tourne pas rond chez lui (ce qui doit surement être le cas aussi pour être avec une fille comme moi ^^ ) ou qu’il est totalement désespéré, mais pas du tout ! C’est une sorte de délire avec lui-même… J’ai voulu comprendre donc j’ai essayé (oui, je sais,ce qu’on ne ferait pas par amour…) et je me suis surprise à ressentir une espèce d’excitation à trouver ma propre carte dans ma boîte aux lettres, suivie d’une sorte de nostalgie : « ah…les vacances… », et au final : c’est un super souvenir, un peu comme si tu t’étais dit : « n’oublie pas qui tu étais en vacances »… (Même si mon bronzage, lui, a vite oublié de rester…).

    • Ah non, j’y arriverais pas…ça sent le gros coup de déprime (voir des larmes) au moment de récupérer sa carte des vacances ensoleillées quand ici il fait un temps de chien! Mais l’idée risque de séduire Monsieur K!

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